Ce n’est pas la première fois que Mélodie dit que la nature est fragile. Quand cela touche les animaux, elle devient encore plus sensible à cette réalité, d’autant plus qu’elle a à côté d’elle une amie, un toutou quoi! qui l’oblige à y penser jour après jour. En effet, parmi tous les cadeaux que reçoit Mélodie, c’est cette peluche béluga qu’elle a appelée Delphine, (un joli prénom emprunté à son vrai nom scientifique Delphinapterus leucas) qu’elle affectionne tout particulièrement. Elle lui rappelle que cet animal si sympathique et inoffensif est menacé dans la vraie vie.

Mélodie le sait trop bien, il y a une « Delphine » toute semblable à la sienne, en chair et en os, qui vit un drame dans les eaux du Saguenay. Elle fait partie de ces nombreux bélugas qui viennent se nourrir, se reposer et faire un peu de socialisation dans ces eaux. Bientôt, elle ne pourra plus transmettre des informations importantes à son petit, à ses proches et à toute sa grande famille béluga et, si jamais elle y arrive, ils ne l’entendront même pas! Pourquoi donc ?
Parce qu’il devient de plus en plus difficile pour les bélugas de communiquer entre eux. Le bruit grandissant des navires et des bateaux de plaisance coupe leurs communications et rend confus leurs petits cris, leurs sifflements, leurs gentils grognements qui leur servent de langage. Ces pauvres bélugas ne savent plus où donner de la tête; ils sont, pour ainsi dire, perdus dans leur propre habitat déjà détérioré par des contaminants qui leur causent des maladies. Au train où vont les choses, les bélugas recensés – environ 900 – risquent de disparaître…
Mélodie se demande ce qu’on attend pour mieux les protéger. Et elle s’insurge : « Après tout, il y a bien une loi pour les espèces en péril, non? »
Lorsqu’ elle s’endort le soir, accompagnée de sa peluche Delphine, Mélodie rêve à des jours meilleurs pour sa grande famille de bélugas ; elle lui souffle à l’oreille que les humains vont sûrement agir devant l’urgence de la situation. Elle, en tout cas, va mettre toute son énergie à en parler sur son propre blogue afin de nous sensibiliser davantage à cette triste histoire.

© Sophie-Laurence Lamontagne, 2020